Suzanne CRAVIARI de retour d’une première mission au Bangladesh, nous livre ses impressions:
Deux semaines seulement au Bangladesh et il faudrait une dizaine de pages pour raconter l’expérience de ce pays épatant. C’est cependant l’aspect foisonnant que j’ai envie de partager. Foisonnant, à l’image de la densité de la population, foisonnant de biodiversité, foisonnant de belles énergies.
À Chakaria, la campagne est riche en végétaux. Une gouttière, une faille dans un mur, un tapis de déchets plastiques, la biosphère est abondante et s’infiltre partout. Sur les chemins, dans les cours, chaque espace de vide est un lieu où de la végétation spontanée va s’installer. Et le processus est soutenu par la communauté humaine. Si beaucoup de bâtiments ne sont pas fini, sur les poutres apparentes, en équilibre sur un toit, on trouve souvent une lignée de boutures dans des pots en plastique. Le végétal est florissant et apprécié par la collectivité qui lui fait de l’espace, le laisse prospérer et l’encourage en l’aidant à se reproduire.
En ville, les fils électriques sont à l’image de la circulation. À pied, en voiture, en touktouk, les mouvements sont nombreux, emmêlés et croisés. Les rues sont en mouvement, d’une grande vivacité. Des voix émanent des magasins ouverts, des bruits d’atelier résonnent, des odeurs de poissons séchés envahissent l’air, des chèvres trainent à l’entrée de restaurant et des tissus colorés s’empilent jusqu’au plafond. Les informations sont multiples et chaque espace est une scène aux multiples intrigues qu’il faudrait regarder longuement pour en comprendre tous les aboutissants.
Mais finalement, c’est l’opulence de regards échangés, de salutations dans la rue, de rencontres aussi courtes soient elles qui rendent le pays si foisonnant. L’énergie émise par la population Bengalie rencontrée est solaire, de la chaleur de l’accueil à base de colliers de fleurs aux multiples invitations à dîner. La générosité et l’hospitalité se sont liées à une vraie fierté de partager leur culture.
Aller au Bangladesh c’est vivre ses facettes difficiles mais aussi recevoir ses beaux excès.